La démocratie est au coeur de l'édition 2017 du festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo, qui se poursuit jusque lundi. Pour ses participants, et notamment l'académicien Erik Orsenna, la culture est le meilleur remède contre une démocratie qui montre des signes de fatigue.
La démocratie est-elle malade ? L'écrivain et académicien Erik Orsenna la trouve en tout cas "fatiguée".
Invité au festival Etonnants Voyageurs où il présentait son livre La géopolitique du moustique, le Prix Goncourt 1988 note "un repli, on considère de plus en plus que l'autre est une menace, une peur, et on n'a pas confiance en l'avenir."
Quel remède alors, sinon une cure de culture ? Signataire comme J. M. G Le Clezio ou Paule Constant du manifeste de Michel Le Bris "Nous sommes plus grands que nous", l'auteur considère que la culture crée de l'être-ensemble.
"La culture, c'est l'inverse de la dépression" assure-t-il. "La culture c'est se dépasser soi-même, c'est entendre en soi cette promesse et la possibilité de se déployer. On peut danser, on peut faire de la musique, on peut s'imaginer amoureux fou, c'est ça la culture, c'est-à-dire être plus grand que nous".
Et reprenant les mots de Michel Le Bris, fondateur du festival en 1990, Erik Orsenna affirme qu'"au fond de chaque être humain il y a une promesse, et il faut que nous fassions tout pour que chaque être humain ait la possibilité de répondre à cette promesse."
Les États-Unis au cœur des débats
Les États-Unis étaient également au cœur d'une discussion, samedi soir, sur le décalage entre les côtes et le centre des États-Unis.Dans ce débat, qui rassemblait le photographe Guillaume Binet, la sociologue Catherine Gucher, l'écrivain Gilles Leroy et le cinéaste Bertrand Tavernier, on rappelait notamment que l'homosexualité était toujours peu tolérée dans le centre et le sud du pays, et que dans l'État de l'Alabama par exemple, le mariage mixte n'avait été autorisé qu'en 2000.
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Donald Trump s'est enfermé
Mais il a également été question d'un homme : Donald Trump. "Donald Trump s'est enfermé, et quand on s'enferme, on rend un mauvais service à l'espace dans lequel on s'enferme" note Erik Orsenna.
Et de prendre l'exemple de Pittsburgh. La ville de Pennsylvanie, haut-lieu de la sidérurgie, est apparue dans le discours de Donald Trump où ce dernier a affirmé qu'il avait "été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris".
Ce à quoi le maire de Pittsburgh Bill Peduto a répondu qu'il se tenait du côté de Paris. Un message "très passionnant et émouvant" selon l'académicien, pour qui "c'est peut-être les villes qui vont répondre et qui vont se dresser quand les États sont défaillants."
Fact: Hillary Clinton received 80% of the vote in Pittsburgh. Pittsburgh stands with the world & will follow Paris Agreement @HillaryClinton https://t.co/cibJyT7MAK
— bill peduto (@billpeduto) 1 juin 2017